Que voir à Pise

On peut passer une demi-journée à Pise si on ne visite que la Place des Miracles, mais il serait dommage de ne pas découvrir le reste de la ville. On pense d’abord au centre historique le long du borgo, à la Piazza dei Cavalieri, aux rives de l’Arno, ou à ses jolies églises.

Voir aussi en fin de page la Carte des lieux de Pise

Voir aussi la Présentation de Pise

Place des Miracles et tour penchée

De la terre ramenée au moyen-âge fut dispersée dans un espace délimité pour former l’aire sacré appelée Place des Miracles. Ce site unique a été inscrit au patrimoine de l’Unesco. Y ont été édifiés aux XIe et XIIe siècles quatre édifices majestueux : la cathédrale, la tour penchée, le baptistère et l’ancien cimetière.
La célèbre Tour de Pise construite au XIIe siècle est haute de 55 mètres, et commença à pencher dès sa construction ! D’ailleurs, tous les bâtiments de la zone penchent plus ou moins.
→ Voir la page sur la Place des Miracles de Pise

Lungarni de Pise

Les berges de l’Arno (lungarni en italien) sont l’une des autres principales découvertes de Pise, bordées d’élégants palais, d’églises, et animées par la vie quotidienne, dont boutiques et bars. S’y trouve d’anciennes résidences des riches des familles pisanes. Toutefois, beaucoup ont été reconstruits dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les plus beaux de ces édifices sont le Palais des Médicis, le Palais Toscanelli, l’église San Matteo in Soara et le joyau gothique de l’église de Santa Maria della Spina.

Le 16 juin se tient la Luminara de San Ranieri, avec les berges illuminées par des centaines de flammes.

Borgo de Pise

Le Borgo Stretto est le nom d’une rue qui traverse le centre historique et la plus caractéristique de Pise, grande rue piétonne bordée d’arcades et de beaux palais qui peuvent remonter aux XIVe et XVe siècles, dont le Casino dei Nobili,
La rue et le quartier alentour est caractéristique et animée, avec ses restaurants, terrasses, et bars, dont le cœur est la Piazza delle Vettovaglie, où se tient aussi le marché alimentaire historique.
A partir de la Piazza del Pozzetto, s’étend le Borgo Largo, autre partie du Borgo avec ses arcades.

Piazza dei Cavalieri

La Piazza dei Cavalieri est après la Place des Miracles la plus remarquable place de Pise, cœur politique de la ville pendant des siècles, et autrefois quartier général de l’Ordre des Chevaliers de Saint-Étienne (fondé par Cosmes Ier de Médicis). C’est encore de nos jours le siège de la prestigieuse université Scuola Normale de Pise dans le Palais Carovana.
C’est un chef d’œuvre de la Renaissance, dessinée au XVIe siècle par Giorgio Vasari, avec aussi les édifices comme le Palazzo dell’Orologio (Palais de l’Horloge en français, visites gratuites sur réservation), l’église Santo Stefano dei Cavalieri conçue par Vasari et la statue de Cosimo Ier Médicis.
L’église Santo Stefano conserve en particulier le tableau de la Lapidation de Saint Stéphane de Giorgio Vasari, ou une Nativité de Bronzino.
Citons aussi le Palais du Conseil des Douze et l’Église San Rocco.

Palais Royal de Pise

Construit en 1159 le long de l’Arno par la famille des Caetani, le Palais Royal de Pise (Palazzo Reale en italien) fut reconstruit par les Médicis au XVIe siècle. Il hébergea ensuite les Grands-ducs de Toscane, puis au XIXe les Savoie avec le Roi d’Italie. Ce serait aussi ici que Galilée présenta à Cosmes Ier Médicis l’invention de la lunette astronomique.
Il héberge de nos jours le Musée National du Palais Royal qui compte de nombreux chefs d’œuvre ayant été en partie hérités des grandes familles qui l’habitèrent. On y découvre des peintures italiennes et flamandes, dont le portrait d’Éléonore de Tolède, épouse de Cosme Ier.
Elle compte aussi une une collection de près de 900 épées et armures qui étaient employées lors du Gioco del Ponte (Jeu du Pont en français) au XVIIe siècle ; des tapisseries de l’école florentine
; ainsi que des acquisitions de porcelaines, bronzes et ivoires.

Église Santa Maria della Spina

L’église Santa Maria della Spina est un petit joyau gothique situé sur le Lungarno Gambacorti. Elle fut construite vers 1230 et prit son nom en 1333 quand elle accueillit une des épines de la couronne du Christ (désormais conservée dans l’église Santa Chiara).
Elle surprend avec sa façade ornée de nombreux marbres sculptés, comme flèches, statues, arcs ou rosettes, divisée par un pilier portant une Vierge à l’Enfant avec deux anges.
Modifiée et restaurée à diverses reprises, elle fut même déplacée fin XIXe siècle, en étant démantelée et reconstruite à quelques mètres en retrait du fleuve duquel elle était trop près dans une position instable.
L’intérieur plus austère héberge une splendide Madonna della Rosa d’Andrea et Nino Pisano.

Palais Bleu à Pise

Ce Palais Bleu (Palazzo blu en italien) situé sur le Lungarno Gambacorti se distingue par sa façade de couleur bleu ciel qui serait la couleur du XVIIIe siècle, retrouvée sur un ancien plâtre lors de restaurations. Il héberge un musée géré par la Fondation de Pise dont une section importante est dédié aux expositions temporaires au rez-de-chaussée.
Le musée conserve des tableaux datant du XIVe au XVIIIe siècle. L’étage noble reproduit une demeure aristocratique du XIXe siècle aménagée avec des meubles et objets précieux.
Au sous-sol se trouve la section archéologique et médiévale avec les vestiges révélés lors des travaux du palais.

Arsenaux de Pise

Les deux arsenaux de Pise témoignent encore de la puissance maritime passée de la ville. Ils sont situés le long des rives de l’Arno.
Les Arsenaux républicains sont les plus anciens, remontant à la République de Pise où étaient construits les navires de la ville réputés pour leur rapidité.
Les Arsenaux Médicis construisirent les galères, les grands navires de guerre de la flotte des Médicis. Ils restèrent actifs jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Désormais ils servent de lieu d’exposition, abritent le Musée des navires de Pise dont la découverte en 1998 de vestiges de bateaux romains et du port antique très bien conservé.

Jardin et musée botanique

Le jardin botanique de Pise est le plus ancien jardin botanique universitaire au monde, fondé en 1543 sur les rives de l’Arno, puis transféré peut après sur le site actuel. Il compte sept sections avec six mille espèces de toute la planète et un musée.

Tuttomondo de Keith Haring

Cette gigantesque fresque murale réalisée par l’artiste de rue (street-artiste) américain Keith Haring couvre une surface de 180 m² sur le mur arrière d’un couvent, réalisée en 1989, présentant 30 figures encastrées comme dans un puzzle, images d’un monde en paix, la maternité, la nature, etc.

Églises de Pise

Église San Michele degli Scalzi

Située sur les berges de l’Arno à 2 kilomètres environ à l’est du centre de Pise l’église San Michele degli Scalzi remonte au moins au XIe siècle, reconstruite entre 1152 et 1171 avec le monastère annexe qui accueillait les bénédictins Pulsanesi (dits aussi « pieds nus »). Du XVe au XVIIIe siècle, le monastère fut occupé par les moniales Brigidine, puis par les augustiniennes, et par les moines Olivétains.
Elle fut très endommagée lors de la deuxième Guerre mondiale.
Son clocher incliné en raison d’un affaissement du sol est désigné comme la « troisième tour penchée » de Pise (après celles sur la Place des Miracles et celle de l’église de Saint-Nicolas). Il a une base carrée, en marbre dans la partie inférieure, en briques dans la partie supérieure.
La façade est divisée en deux ordres. Le portail en marbre a un Christ bénissant du début du XIIIe siècle. La partie supérieure résulte du XVIIe avec sa rosace centrale.
La nef centrale est encadrée par des colonnes avec des chapiteaux romans du XIe siècle. Sur l’abside se trouve une croix peinte de style pisano-byzantine du milieu du XIIIe siècle.
Le cloitre du monastère fut en partie incorporé dans une usine de céramique au XIXe siècle. Il a des colonnades à deux ordres et voûtes croisées.

Église San Michele in Borgo

Construite aux X-XIe siècles sur les restes d’un temple romain dédié à Mars, San Michele in Borgo fut en grande partie détruite lors des bombardement de 1944, ne survécurent que la façade et l’abside.
Cette façade illustre la transition du roman au gothique avec ses deux niveaux, le bas roman-pisan du XIIIe siècle, le haut avec rosace et arcs est du XIVe.
L’intérieur a trois grandes nefs où sont conservées des fresques du XIIIe siècle et un crucifix en marbre de Nino Pisano.

Église San Matteo

L’église San Matteo et le monastère annexe des moniales bénédictines, furent érigés sur les fondations d’un temple plus ancien vers 1027.
Elle fut plusieurs fois modifiée ou restaurée, au début du XVIIe siècle en particulier, et l’intérieur début XVIIIe : voûte avec la Gloire de S. Matteo des frères Melani, statues en trompe l’œil de la contre-façade, un crucifix du XIIIe, etc.
Dans le Musée San Matteo on accède au cloître médiéval, remanié au XVIe siècle. Ce musée conserve la monumentale croix avec un Christus patiens (Christ douloureux) du début du XIIIe siècle.

Église San Stefano dei Cavalieri

San Stefano dei Cavalieri était l’église destinée aux Chevaliers de Saint-Stéphane, projet de Vasari.
Sa façade est en marbre de Carrare et elle dispose d’un clocher.
On observe autant à l’extérieur qu’à l’intérieur le blason des Chevaliers de Saint-Étienne.
Parmi les œuvres qu’elle héberge se voient les Histoires de Saint-Étienne ; la Lapidation de Saint-Stéphane de Giorgio Vasari, la Nativité du Christ de Bronzino.
le plafond en bois est sculpté et présente plusieurs scènes : le Retour de la flotte de la bataille de Lepanto par Jacopo Ligozzi, L’embarquement de Maria de’ Medici à Livourne par Cristofano Allori, la Victoire dans l’archipel grec de Jacopo Chimenti dit l’Empoli et L’Invasion de la ville de Preveza du Ligozzi.
Les fonts baptismaux en marbre et la chaire sont de Giuseppe Fancelli.

Église San Sepolcro

L’église du Saint-Sépulcre (San Sepolcro en italien) date de 1138, attribuée à l’architecte Diotisalvi, le créateur du baptistère sur la Place des Miracles. Elle a un plan octogonal en référence aux temples de Jérusalem.  L’intérieur reproduit le Saint Sépulcre de Jérusalem, avec huit piliers équidistants soutenant les arcs, avec un dôme pyramidal. Elle conserve une Vierge à l’Enfant du XVe siècle.

Église San Nicola

Datant au moins de la fin du XIe siècle, l’église San Nicola dépendait du monastère San Michele della Verruca.
Le premier ordre de la façade a des éléments typiques du style roman-pisan du XIe siècle avec les arcs aveugles, pilastres encadrés de portails, losanges et oculus, revêtements en marbre à bandes blanches et noires. Très différent, le second ordre serait du XVIe siècle, alors que l’original clocher octogonal est du XIIIe siècle, désigné aussi deuxième tour penchée de Pise ne raison de son inclinaison.
Un Crucifix en bois attribué à Giovanni Pisano se trouve dans une chapelle, une Vierge à l’Enfant est attribuée à Francesco Traini dans la chapelle de Madonna delle Grazie.
Le tableau de Saint Nicolas sauve Pise de la peste du début du XVe siècle est la plus ancienne représenation conue de Pise de cette qualité.
Fin XVIe siècle, furent aménagées huit chapelles et la voûte, dont la chapelle du Saint-Sacrementde Matteo Nigetti (1614).

Église San Francesco

Datant du XIIIe siècle, l’église San Francesco fut agrandie aux XVIe-XVIIe siècles. Son toit s’effondra lors d’un tremblement de terre dévastateur en 1846. Désacralisée en 1861, elle fut utilisée comme entrepôt militaire et rouverte en 1901.
Le long de la grande nef se trouve les 6 autels. Des fresques du XIVe siècle ornent la chapelle Sardi-Campiglia. La salle capitulaire conserve un polyptyque en marbre de Tommaso Pisano.

Église Santa Caterina d’Alessandria

Remontant au moins au début du XIIIe siècle, l’église Santa Caterina d’Alessandria fut modifiée par la suite, notamment au XVIIe siècle après un incendie.
Sa façade est décorée de marbres blancs et gris, avec des loggias et une grande rosace centrale.
L’intérieur a une nef. Sur l’autel principal, se trouve la chaise en bois de laquelle prêchait saint Thomas d’Aquin, le monument funèbre de Gherardo di Bartolomeo et celui de l’archevêque Simone Saltarelli sculpté par Andrea Pisano.

Église San Pietro in Vinculis

Dédiée à Saint-Pierre, San Pietro in Vinculis est de style roman, avec sa façade originale en pierres de l’époque lombarde.
Elle conserve surtout une superbe crypte avec ses voûtes croisées décorées de fresques du XIVe siècle. Les noms des personnes enterrées ici sont écrits sur des colonnes.
L’intérieur a un sol en marbre de style cosmatesque, avec ses motifs géométriques polychromes du XIIe siècle.
L’église conserva pendant deux siècles le codex du « Corpus Iuris Civili », dit les « Pandette Pisane », important document qui rassemble les lois de l’empire romain à l’époque de l’empereur byzantin Justinien Ier. Les pisans l’auraient acquis en 1137 lors du sac d’Amalfi. En 1406, les Florentins se l’attribuèrent comme butin de guerre, les rebaptisant « Pandette Fiorentine », conservées dans la Bibliothèque Laurenziana.

Église San Sisto

San Sisto in Cortevecchia est une ancienne église de Pise ayant conservé ses formes originales. Elle fut édifiée en 1087, au lendemain de la conquête d’Al Mahdiya en Tunisie. Elle fut restaurée entre le XVe et le XVIIIe siècle.
La façade en pierre est tripartite, de style roman-pisan, décorée d’arcs aveugles et de céramiques majoliques islamiques, avec un clocher inhabituel.
L’intérieur est sombre et suggestif avec trois nefs divisées par des colonnes et leurs chapiteaux romains.
Se trouve dans l’église le gouvernail d’un navire de Pise du XIVe siècle, ou la pierre tombale de l’émir Al Murtada en souvenir de la conquête des îles Baléares (1165)

Église Santa Cristina di Lungarno

Vieille église remontant au VIIIe siècle, Santa Cristina di Lungarno était située près du pont romain disparu qui arrivait face à l’actuel Palais bleu.
L’abside date du Xe siècle. Mais les restaurations du XIXe ont modifié la structure et les ornements. C’est le site de l’épisode miraculeux quand Sainte Catherine de Sienne reçut les stigmates alors qu’elle priait devant un grand Crucifix peint du XIIe siècle le 1er avril 1375. L’œuvre originale fut transféré à Sienne par Cosmes Ier en 1565, remplacée ici par une copie.

San Paolo a Ripa d’Arno

La superbe église San Paolo à Ripa d’Arno est située près du lungarno Sonnino et du complexe des Bénédictines.
Remontant aux Xe-XIe siècles, c’est une des plus anciennes églises de Pise, et cathédrale quand l’actuelle était en construction sur la Place des Miracles.
Elle fut reconstruite après sa destruction lors des bombardements de 1943. Son extérieur a été en partie préservé, avec son style roman-pisan, dont arcades aveugles, rosaces et losanges.
L’intérieur fut entièrement reconstruit, mais conserve les fresques de Buffalmacco et un superbe sarcophage romain devenu tombe de Burgundio (important juriste pisan du XIIe siècle).
Derrière l’édifice, la chapelle de Sainte-Agathe a une structure octogonale et fut probablement l’ancien baptistère.

Carte des lieux de Pise

Liens et sources

• Portails touristiques : www.turismo.pisa.it, www.visitapisa.it, www.liquidarte.it
• Informations : it.wikipedia.org

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